L’accès à un logement décent : le plus gros obstacle pour les familles monoparentales
La Ligue des familles et IKEA Belgique dévoilent les résultats du plus grand sondage jamais réalisé en Belgique auprès de 1.764 familles monoparentales. L’objectif ? Cartographier les difficultés vécues par ces familles mais aussi apporter des solutions concrètes à des besoins parfois basiques.
Un parcours du combattant pour les familles monoparentales
En Belgique, 1 ménage sur 10 est une famille monoparentale, un chiffre probablement largement sous-estimé. Or, cette partie de la population est souvent relayée aux oubliettes dans notre société, malgré le fait qu’elle soit particulièrement vulnérable. Rien que l’accès à un logement décent, confortable et abordable est digne d’un vrai parcours du combattant, sans parler des nombreuses difficultés financières et/ou administratives auxquelles ces familles doivent faire face au quotidien.
Ce ne sont que certains éléments qui sont soulignés par IKEA Belgique et la Ligue des familles dans le plus grand sondage jamais réalisé auprès de 1.764 familles monoparentales en Wallonie, à Bruxelles et en Flandre[1]. L’étude identifie ainsi le manque d’habitations abordables et de qualité (22 %) comme étant le premier obstacle pour accéder à un logement. De nombreux parents indiquent avoir dû faire des sacrifices pour trouver un logement, comme le fait de devoir renoncer à une ou plusieurs chambres. Par manque de place, 17 % des familles monoparentales bruxelloises ou wallonnes et 14 % des familles flamandes finissent par dormir dans la même pièce que leur enfant.
Et le parcours pour accéder à un logement décent est long : pour 1 parent solo sur 4 il aura fallu plus de 6 mois pour trouver un logement. A Bruxelles et en Wallonie, 1 parent solo sur 20 en quête d’un logement s’est finalement retrouvé sans abri. Près de la moitié des familles bruxelloises ou wallonnes inscrites sur une liste d’attente pour accéder à un logement social ont fini par retirer leur demande, découragées par les longues listes d’attente.
La monoparentalité va souvent aussi de pair avec la précarité. En Wallonie, pas moins de 18 % des parents solos dépensent plus de la moitié de leur revenu au loyer. Pire encore, 28 % des parents bruxellois se trouvent dans ce cas de figure. Sans surprise, plus de la moitié, soit 53 % des parents à Bruxelles et en Wallonie, ont éprouvé des difficultés à payer le loyer durant l’année écoulée. En Flandre, ce chiffre s’élève à 35 %.
Lancement d’un hackaton pour trouver des solutions
En juin, IKEA Belgique organisera un hackaton inédit sur la problématique de l’accès à un logement décent pour les familles monoparentales vulnérables.
L’objectif ? Un évènement qui regroupera les parties prenantes afin d’appliquer les principes de développement de design employés par IKEA pour trouver des solutions innovantes aux principaux obstacles pour les familles monoparentales. En cocréation avec les experts et organisations sociales dans le domaine, IKEA Belgique souhaite développer des solutions concrètes et réalisables avec un impact direct pour les familles monoparentales fragilisées qui seront ensuite transmises au monde politique.
« Bienvenue chez vous » le projet de IKEA Belgique pour contribuer au bien-être des parents solos les plus vulnérables
Cette situation extrêmement difficile, exacerbée par la crise sanitaire, nécessite un plan d’action national de IKEA Belgique. En lançant « Bienvenue chez vous », un projet qui s’étale sur plusieurs années, IKEA Belgique et ses collaborateurs se sont engagés à faciliter l’accès des familles monoparentales les plus vulnérables, soit plus de 200.000 familles en Belgique[2], à un logement décent pour améliorer leur bien-être. En effet, quand le logement n’est plus une source d’inquiétude, il est plus facile de se concentrer sur la recherche d’un emploi, d'avoir une vie sociale, de s'intégrer dans la société et à terme, de pouvoir faire des économies.
Afin de toucher un plus grand nombre de familles monoparentales, IKEA Belgique s’est entouré d’associations qui sont au plus près de ces bénéficiaires, comme la Fédération des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abri (AMA) à Bruxelles et en Wallonie et le Centrum Algemeen Welzijnswerk (CAW) en Flandre. L’aide de IKEA se traduit concrètement par des dons financiers qui permettent d’acquérir des kits d’ameublement de base pour leur nouveau chez soi.
“Les maisons d'accueil sont un des rares lieux d’hébergement social qui accueille à la fois parents et enfants. On y propose un large panel d’initiatives, visant à les soutenir dans une dynamique de réinsertion, qui se basent sur quatre axes principaux : accompagner la parentalité, favoriser le bien-être de l’enfant, activer le réseau social de la famille et collaborer avec les partenaires intervenant auprès de celle-ci. Dès lors qu’il est question d’enfants et de familles en maison d’accueil, ce sont aussi, et fondamentalement, les politiques publiques en matière de logement que l’on interroge. L’accès à une habitation décente et adaptée s’impose comme une priorité si nous voulons que les énergies déployées par les familles pour se réinsérer, et par les intervenants sociaux pour les y aider, aient un sens. Il en va du bien-être de nombreux enfants pour lesquels il est indispensable de prévenir les effets délétères qu’un parcours marqué de ruptures multiples peut occasionner. On ne peut sous-estimer le rôle déterminant joué par un logement durable, sécurisant et stabilisant dans le processus de développement de l’enfant,” raconte Christine Vanhessen, Directrice de l’AMA.
Ainsi que, l’aménagement des espaces d’accueil temporaires et du volontariat proposé par les collaborateurs de IKEA. En 2021, plus de 434 familles, 932 personnes et 31 centres d’accueil pour parents solos ont bénéficié de l’aide au travers de ce projet. Plus de 220 collaborateurs de IKEA se sont engagés dans le programme de volontariat qui leur permettra, entre les mois de mars et de juin 2022, de s’investir personnellement, sur leur temps de travail, dans des projets locaux qui leur tiennent à cœur.
A propos de la Ligue des Familles :
La Ligue des Familles est une association belge francophone de soutien à la parentalité. Depuis 100 ans et avec le soutien de ses 30.000 membres, la Ligue des familles travaille à transformer la société pour la rendre compatible avec les réalités de tous les parents. Pour cela, elle exerce une activité citoyenne au niveau local, du plaidoyer, elle met en place des services et propose une information de qualité.
A propos de la Fédération des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abri (AMA)
L'AMA est la Fédération des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abris à Bruxelles et en Wallonie. Elle fédère près de 100 institutions qui assurent l’accueil, l’hébergement et l’accompagnement d’adultes et de familles en difficultés psychosociales qui ont vécu (ou vivent) des situations sans-abrisme ou de mal logement.
A propos de Centrum Algemeen Welzijnswerk (CAW)
Le Centre pour l'aide sociale générale (CAW) aide les personnes à répondre à toutes leurs questions et à tous leurs problèmes en matière d'aide sociale. Il existe 11 sections locales du CAW en Flandre et à Bruxelles. Les CAW sont principalement subventionnés par le gouvernement flamand.
[1] Le sondage a été mené fin 2021 par IPSOS auprès de 348 familles à Bruxelles, 801 en Wallonie et 615 en Flandre.
[2] Selon Eurostat, 44,6 % des familles monoparentales en Belgique sont à risque de pauvreté.